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13 mars 2011 7 13 /03 /mars /2011 12:25

Analyse d’ « In Italian » de Jean-Michel Basquiat

            Cette reproduction photographique est celle de la toile sur bois de Jean-Michel Basquiat « In Italian », réalisée en 1983 et actuellement à la Stephanie et Peter Brant Fondation, Greenwich, Connecticut.

 

 Les petits carrés qui dépassent à toutes les extrémités de la toile, en haut, en bas sont des petits morceaux de bois que Basquiat a gardé dans le but de préserver la rudesse de son travail. Il peignait sur des panneaux de bois, et souvent sur des panneaux dissociés, qu’il assemblait ensuite à sa guise et qu’il repeignait ensemble. La grosse séparation que l’on voit au milieu, entre les deux tasseaux, est le résultat d’un assemblage de panneaux qui furent peints séparément d’où la distinction si nette entre les couleurs de chacun.

            Basquiat était noir. Il était noir à une époque où aux Etats-Unis le racisme était encore très présent. Quand il appelait des chauffeurs de taxi dans la rue, et même les jours où il était très élégant, les voitures ne s'arrêtaient pas pour un afro-américain. C’était l’Amérique raciste, et l’artiste en souffrait. Le personnage peint en vert sur le panneau de droite, on devine que c'est un Afro-Américain, aux traits que Basquiat lui a donnés. Sa souffrance se manifeste moins par son teint verdâtre que par ce qu’il y a écrit au-dessus de sa tête: «crown of thorns» ou «couronne d’épines» en français. Ce que portait Jésus lors de sa crucifixion – et qui revient sans cesse dans l’œuvre de Basquiat.

Jean-Michel Basquiat aimait, autant que le sens des mots, leur aspect visuel, et il les mettait en avant en les entourant (comme "blood" - sang, entouré de rouge, au-dessus du singe sur le panneau de gauche ; comme "orange", barré de traits oranges, ou comme "sangue" sur le panneau de droite).

Anti-capitalisme. Basquiat était un grand copain d’Andy Warhol. Et comme Warhol, il se moquait de la société de consommation. C’est ce qu’il fait tout à droite du tableau, avec la petite tête de Hoek et avec l’autruche, qui étaient des marqueurs de la pop culture des années 80.

Il s’adonne aux détournements. C’est ainsi qu’il transforme aussi les pièces de 10 centimes (en haut à gauche). L’une montre un profil, le mot "liberté", la date, et la devise "En Dieu nous croyons". A droite, il reproduit la pièce sur fond rose, la devise a disparu. Le profil grimace, et le symbole de copyright est apparu: il s’est approprié un objet du quotidien pour en faire sa propre toile.

 Il y a aussi beaucoup de détails invisibles sur la photo. Comme les traces de pas du peintre sur les panneaux – parce que Basquiat marchait sur ses tasseaux. Et la densité des couches de peinture successives, qui se recouvrent les unes les autres. «Je redessine et j'efface mais jamais au point que l'on ne puisse voir ce qu'il y avait avant. C'est ma version du repentir» expliquait l’artiste.

 Travail de Chirine Eurdekian 3° - 2011 Largement inspiré de : http://www.20minutes.fr/article/608537/culture-vous-comprenez-rien-peinture-basquiat

 

Voir la biographie de Jean-Michel Basquiat :  Jean-Michel Basquiat

 

 

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Published by saintjoarts.over-blog.com - dans Analyse d'oeuvres

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