Titre de L’œuvre : L’Algérienne
Artiste : Henri Matisse 1869/ 1954
Date de création : 1909
Nature/genre de L’œuvre :
Portrait
Catégorie (domaine/thématique) :
Arts du visuel
• Arts, créations, cultures
• Arts, techniques, expressions
Vie de l’artiste :
Matisse est un peintre, dessinateur, sculpteur. A 20 ans il est hospitalisé et découvre alors la peinture. En 1897, il s’intéresse à l’impressionnisme (Monet…) mais dès 1905 il s’en détache et fait scandale avec des peintures aux couleurs vives : le fauvisme naît.
Matisse a beaucoup voyagé, c’est un artiste mondialement connu. Il a vécu sur la Côte d’Azur, le soleil, les couleurs chaudes sont une source d’inspiration pour lui. Sa paralysie partielle l’oblige à repenser son art, il crée alors à partir de formes découpées, comme on peut le voir avec les femmes bleues. En 1941, son cancer l’empêche de poursuivre ses voyages, il s’éteint en 1954.
Contexte historique de création :
1909 : Les tensions entre les pays montent, la première guerre mondiale se prépare. La France possède un vaste empire colonial, le Maghreb est français.
Style, mouvement ou courant :
Le Fauvisme : se crée en réaction à l’impressionnisme, c'est-à-dire contre les couleurs douces, l’impression un peu floue qui se dégage de ces œuvres.
Le fauvisme se base sur le choix de couleurs vives, les artistes utilisent la technique de l’aplat (touches de couleur assez grandes et juste posées). Les tableaux sont très lumineux et souvent réalisés en plein air.
Description de l’œuvre
Description technique :
L’Algérienne est un portrait de femme. Elle est assise de trois-quarts et est accoudée. Elle ne regarde pas directement le spectateur.
C’est une peinture fauve, Matisse utilise de la peinture à l’huile. Les couleurs sont primaires (bleu, rouge, jaune), elles délimitent chaque espace. Ce jeu sur les frontières est renforcé par de gros traits noirs qui marquent différentes formes géométriques et par les aplats. L’espace à droite peut être une fenêtre, un miroir mais il encadre le modèle. Le tableau semble en mouvement malgré l’attitude statique de la femme. En effet, tout est orienté vers le haut à droite : les yeux, le visage, l’épaule, le fond rouge.
Interprétation :
Ce tableau est peut-être un témoignage, un récit de voyage, un hommage à l’Orient. Plusieurs questions viennent à l’esprit lorsqu’on regarde cette femme. On peut se demander si elle est émancipée ou soumise, elle ne regarde pas le spectateur mais rougit comme si elle avait honte de notre regard. Elle est vêtue mais sa tunique laisse paraître sa peau qui se confond avec les couleurs de la robe, il s’agit sûrement d’un jeu sur la transparence. Elle est encadrée de rouge, couleur de la passion, on se trouve peut-être dans son boudoir, dans l’intimité de sa chambre. Cette attitude paradoxale est renforcée par l’aspect hermaphrodite du modèle. En effet, bien que très sensuelle, l’algérienne possède des caractéristiques masculines : sa mâchoire carrée, ses épaules, sa poitrine peu proéminente malgré le décolleté profond.
Matisse joue sur les frontières : les couleurs, l’osé et le puritain, le féminin et le masculin comme pour souligner la fascination de l’occident pour l’orient.
Cette œuvre peut faire penser à la Joconde de Léonard de Vinci, une Joconde transposée dans un pays exotique
Portée ou influence de l’œuvre :
Cette œuvre n’est pas la plus connue de Matisse, cependant elle est représentative du mouvement fauviste. En ce sens, elle matérialise non seulement une nouvelle proposition artistique mais également la fascination de l’occident pour l’orient au début du XXème siècle.
Regard sur l’œuvre
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Katia Rigo - professeur de Français
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